Thomas Pesquet bientôt passager de Crew Dragon, le taxi spatial de SpaceX ?

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Thomas Pesquet pourrait embarquer à bord d’un vaisseau de SpaceX pour rejoindre la Station spatiale internationale à l’été 2021.

On l’imagine déjà vêtu de la combinaison de SpaceX, en train d’embarquer à bord de la capsule Crew Dragon. L’astronaute Thomas Pesquet devrait repartir pour une deuxième mission à bord de la station spatiale internationale (ISS) à l’été 2021, pour une durée de six mois. Le Français devrait s’envoler du Centre spatial Kennedy, à Cap Canaveral en Floride (Etats-Unis), et non du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan) comme la dernière fois, sans doute à bord du taxi spatial de l’entreprise spatiale du milliardaire Elon Musk.

Au vu des échecs de la capsule Starliner de Boeing et après le lancement réussi de la mission Demo-2, c’est vraisemblablement à bord d’une capsule Crew Dragon de SpaceX que l’astronaute français devrait en effet rejoindre le laboratoire spatial. L’agence spatiale russe (Roscomos) était jusqu’à ce week-end encore la seule encore en capacité d’emmener l’Homme dans l’espace. Avec SpaceX, les Américains vont désormais pouvoir retrouver leur autonomie spatiale, après dix ans d’auto-stop à bord des vaisseaux Soyouz.

Au fait, pourquoi les fusées Ariane s’appellent Ariane ?

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Elles donnent une formidable autonomie stratégique à l’Europe d’accès à l’espace. Mais savez-vous pourquoi les fusées Ariane ont été baptisées ainsi ?

Elles sont au nombre de cinq, bientôt six. « Elles », ce sont les célèbres fusées Ariane ! Depuis le 24 décembre 1979, date du premier vol, ces lanceurs donnent à l’Europe une précieuse autonomie stratégique d’accès à l’espace, essentiellement dans le secteur des satellites : télécommunications, défense, géolocalisation, observation de la Terre ou encore exploration du Système solaire.

Ce vaisseau spatial aurait pu toutefois s’appeler bien différemment. Avant d’opter pour ce prénom féminin, la France avait en effet retenu une abréviation technique : L3S, pour lanceur de troisième génération de substitution. Pourquoi ? Parce qu’il succédait non seulement aux deux premières fusées françaises (Véronique et Diamant), mais aussi au projet européen Europa (avec les générations 1, 2 et 3).

Véronique et Diamant ayant fait leur temps et le programme Europa enchaînant les échecs (après des débuts prometteurs, la première génération connaîtra raté sur raté, tout comme le seul essai comptabilisé pour Europa 2 — Europa 3 ne sera même pas mis à l’essai, malgré plusieurs années de recherche), il fallait donc repartir sur un projet alternatif de même génération. D’où le nom de L3S.

Les études sur Europa 3 n’auront toutefois pas été vaines. Elles ont profité à la toute première Ariane, tout comme l’expérience acquise avec les autres fusées. Il faudra attendre l’intervention de Jean Charbonnel, alors ministre du Développement industriel et scientifique dans le gouvernement de Pierre Messmer, sous la présidence de George Pompidou, pour qu’un nom plus élégant soit retenu.

 

De L3S à Ariane

C’est ainsi que le nom d’Ariane a été retenu. D’autres propositions avaient été considérées, comme le Cygne, la Lyre et Phénix. Leur point commun ? Elles sont toutes des noms de constellation. Même Ariane a un certain lien avec ces représentations de la voûte céleste : la Couronne boréale symbolise dans la mythologie grecque la couronne offerte par le dieu Dionysos à Ariane et qui l’aurait ensuite placée dans les étoiles.

Mais cette Ariane, qui est-elle ? Il s’agit d’une princesse crétoise de la mythologie grecque, fille du roi Minos (lui-même fils de Zeus s’il vous plait, et d’Europe) et de Pasiphaé (fille du dieu du soleil, Hélios). Dans la légende, elle est célèbre pour avoir aidé le héros Thésée à sortir du Labyrinthe construit pour enfermer le Minotaure. C’est grâce au fil d’Ariane, qu’il dévide dans le dédale, que Thésée parvient à s’en tirer.

Comme le relève malicieusement le site de la Cité de l’Espace, à Toulouse, ce nom est fort à propos : comme le fil d’Ariane a sauvé Thésée d’un perpétuel enfermement, la fusée Ariane devait sortir le programme de lanceur européen de l’impasse. D’ailleurs encore aujourd’hui, ce parallèle avec la mythologie grecque est encore réalisé : Jean-Yves Le Gall, alors patron d’Arianespace, invoquait cette métaphore en 2007.

 

L’Europe finalise ses tests sur Ariane 6, en attendant le vol inaugural en 2021

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Il n’y aura pas de la vol inaugural en 2020 pour Ariane 6, à cause de la crise du coronavirus. Désormais avec 2021 en ligne de mire, l’Europe achève ses essais pour qualifier son nouveau lanceur.

On espérait un vol inaugural d’Ariane 6 cet été. La grave crise engendrée par l’épidémie de coronavirus en a décidé autrement. Désormais, les débuts de la nouvelle fusée européenne ne surviendront pas avant 2021, à une date encore indéterminée. Trop de retard a été pris ces derniers mois, aussi bien dans le chantier du pas de tir dédié à Ariane 6 que dans certains essais cruciaux pour qualifier le lanceur.

Pendant un temps, un report en fin d’année était envisagé. Mais les contraintes sanitaires à respecter, comme le respecter d’une période d’isolement de deux semaines pour le personnel arrivant en Guyane afin de s’assurer que le virus n’incube pas, empêchent de repartir plein pot. L’Agence spatiale européenne (ESA) estime qu’il n’y aura que la moitié des effectifs sur site mi-juin et les lancements n’ont pas encore repris.

« Nous savons aujourd’hui avec certitude que le lancement ne se fera pas en 2020 », a ainsi admis Daniel Neuenschwander, le directeur du transport spatial européen de l’ESA, fin mai. Cependant, de l’aveu même de l’intéressé, le planning était déjà en difficulté avant le SARS-CoV-2. Il n’était pas sûr du tout de pouvoir tenir les échéances. Les derniers espoirs d’y parvenir ont été achevés par l’infection

 

Dernier test majeur pour le propulseur P120C

C’est désormais tout le calendrier qui doit être revu. Ainsi, l’ultime essai de qualification du moteur P120C aura lieu au cours de l’été, afin de le déclarer opérationnel pour Vega C et Ariane 6. Sa particularité est qu’il peut servir à la fois pour la fusée légère Vega C (en tant que premier étage) et pour Ariane 6 (en tant que propulseur d’appoint, par deux ou par quatre selon la configuration du vol).

La mise à feu statique du propulseur P120C sera la dernière d’une série de trois, qui a débuté en juillet 2018. Un deuxième allumage a eu lieu début 2019. Le tir prévu cet été apportera un pont final à ces tests, avec une dernière campagne de mesures (plus de 600 sont au programme : vibrations, températures, pressions, efforts, accélérations, etc.), comme s’il s’agissait d’un vol en conditions réelles.

Hormis sa compatibilité avec Ariane 6 et Vega C, le P120C présente une autre particularité : il est le plus gros propulseur à poudre monolithique en fibre de carbone au monde — il a été construit d’un seul bloc. Sa capacité d’emport de propergol solide est de 142 tonnes et il peut développer une poussée maximale de 4 650 kN. Le P120C est construit par Avio et ArianeGroup depuis 2014, via la coentreprise Europropulsion.

Le nom du propulseur P120C, s’il apparaît incompréhensible de prime abord, désigne en fait ses caractéristiques : le « P » signifie poudre, le « C » indique qu’il s’agit d’un engin qui est commun à Ariane 6 et Vega C, tandis que « 120 »  fait référence à la masse, en tonnes, de propergol qu’il pouvait contenir au départ. Évidemment, cette contenance a évolué depuis, mais ce nombre est resté.

Contrairement à Vega C qui n’a besoin que d’un propulseur P120C pour atteindre l’espace, Ariane 6 a non seulement besoin d’en utiliser deux ou quatre, selon le profil de sa mission, mais elle doit aussi s’appuyer sur un moteur-fusée Vulcain pour le premier étage (qui sera remplacé vers 2030 par Prometheus), en version 2.1 pour Ariane 6, et par un moteur-fusée Vinci pour le deuxième étage.