Trente ans du télescope Hubble : les souvenirs de Jean-François Clervoy

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Le télescope Hubble a fêté vendredi ses 30 ans d’opérations scientifiques en orbite. Une longévité qu’il doit, entre autres, à Jean-François Clervoy. L’astronaute de l’Esa (Agence spatiale européenne), né en Lorraine, a participé à son sauvetage en 1999 lors de sa 3e  et dernière mission spatiale. Il se souvient.

 

Qu’a apporté le télescope Hubble à la science ?

Hubble est mythique car c’est le premier vrai télescope dans l’espace et qu’il regarde dans le visible, donc ça parle aux gens. Il a permis d’observer la naissance et la mort d’étoiles. Il a filmé des supernova (ce qui résulte de l’implosion d’une étoile). Il a permis d’estimer le nombre de galaxies dans l’univers à plus de 200 milliards !

Il a contribué à affiner l’âge de l’univers, à démontrer l’existence des trous noirs, à valider la théorie de la relativité générale et l’accélération de l’expansion de l’univers. Il a fait les plus belles photos de l’effet de lentille gravitationnelle (déviation de la lumière par une masse) et de nos planètes avec les aurores polaires de Saturne ou la tache rouge de Jupiter. Hubble, c’est la première grande révolution astronomique après la lunette de Galilée.

En quoi consistait la mission de réparation spectaculaire du télescope Hubble à laquelle vous avez participé en 1999 ?

La 3e mission de maintenance était programmée pour 2000. Mais le télescope a perdu trois de ses six gyroscopes, indispensables à la prise de vue pour stabiliser les directions de pointage. Elle a été avancée à octobre 1999. Avec l’équipage de conduite, nous n’avons eu que six mois pour nous entraîner au lieu d’un an

Il y a ensuite eu 13 dates différentes de vol pour finalement décoller en décembre. Quand on est arrivé, un 4e gyroscope était tombé en panne. Le télescope était en mode survie. En plus de la réparation, on a remplacé treize boîtiers.

Quand Houston nous a annoncé que le télescope était 100 % opérationnel, on a ressenti une grande fierté. Le patron de la Nasa nous avait demandé de redorer le blason après le crash d’une sonde sur Mars.

Quel rôle avez-vous joué lors de cette mission ?

La Nasa me trouvait bien câblé pour piloter le bras robotique. Il y a constamment des changements de repères mentaux et mathématiques. Il faut voir en trois dimensions, ce qui est inné chez moi. J’ai d’abord été chargé de capturer le télescope qui était totalement à l’envers.

Il a fallu épouser ses courbes de rotation. Après, sur trois jours et pendant près de neuf heures d’affilée, j’ai été le chauffeur personnel des collègues en scaphandre qui réalisaient les réparations dans l’espace, au bout du bras. L’obsession c’est de ne jamais toucher le télescope.

Avez-vous dû faire face à des imprévus ?

Rien ne se passe jamais comme prévu ! On a eu beaucoup de mal à fermer la soute du télescope, dont les portes étaient gondolées. On a battu les records absolus de durée de sorties dans l’espace. Elles devaient durer six heures et ont duré plus de huit heures.

On est à l’altitude la plus haute des vols habités, 600 km, contre 400 pour la station spatiale. Seule la mission sur la lune est allée plus loin. Lors de la 2e  sortie, pour la première fois, un astronaute, le Suisse Claude Nicollier, a tenu une pièce très lourde, le système de pointage fin, sans l’attacher à son scaphandre.

Au même moment, son alarme de niveau haut de gaz carbonique a retenti. Il a gardé son calme. C’était une panne de capteur.

Le regard de Clervoy sur les trains de satellites de Space X

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Né en 1958 à Longeville-lès-Metz, Jean-François Clervoy est actuellement ingénieur général de l’armement, membre du corps des astronautes européens de l’ESA et détaché comme PDG de Novespace, la filiale du CNES en charge des vols paraboliques sur l’A300 Zero-G.

Ils fascinent le grand public et sont très décriés par les astronomes qui dénoncent la pollution visuelle qu’ils créent. Les trains de satellites de Space X, visibles en ce moment dans le ciel français, ne laissent personne indifférent.

L’astronaute Jean-François Clervoy a évidemment un avis sur la question : « On va multiplier par cinquante ou cent le nombre de satellites en orbite. C’est dingue ! Mais ce n’est pas le nombre qui gène, c’est la puissance de réflexion. Elon Musk s’est engagé à utiliser des matériaux peu réfléchissants et à programmer l’orientation des panneaux solaires pour éviter cette brillance. Il a aussi demandé récemment l’autorisation de descendre ses constellations à 500 km au lieu de 1 000 pour polluer mécaniquement l’espace le moins longtemps possible. Les satellites se désintégreront plus rapidement en fin de vie en rentrant dans l’atmosphère. Je fais confiance. Actuellement, les lancements sont propres. Les débris qui polluent aujourd’hui sont les satellites des années 60-70. »

Le télescope spatial Hubble célèbre son trentième anniversaire

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Il y a 30 ans, le 24 avril 1990, le télescope spatial Hubble était mis en orbite par la navette Discovery à 600 km de la Terre. Le nouveau venu s’est avéré presque aveugle en raison d’une aberration optique qui a pu être corrigé 3 ans plus tard, lors d’une des missions de maintenance prévues pour assurer le maintien en fonctionnement du télescope et modifier ses instruments. Depuis, il a contribué à révolutionner l’astrophysique et à la démocratiser en livrant de magnifiques images des objets qui parsèment l’Univers et le système solaire. 

Une vision large spectre

Les instruments de Hubble peuvent observer le Cosmos en lumière ultraviolette, visible ainsi que dans le proche infrarouge. Une capacité qui lui a permis d’offrir un large éventail de découvertes à travers des images ou des mesures en spectroscopie. Hubble a ainsi étudié notre propre système solaire en photographiant ses planètes et en offrant quelques unes des vues les plus détaillées des géantes lointaines. Et il a également sondé et caractérisé des planètes bien plus lointaines orbitant autour d’autres étoiles. Grâce à ces données, les scientifiques ont pu mieux appréhender les processus de formation des étoiles et comprendre comment elles évoluent et finalement finissent par mourir parfois en de spectaculaires explosions appelés supernovas.

Hubble a également révélé des détails complexes sur les formes, les structures et l’histoire des galaxies ainsi que sur les immenses trous noirs qui occupent le centre des plus grosses.  Observant à la limite de ses capacités, au fin fond de l’espace, le télescope a déniché certaines des premières galaxies de l’univers apparues quelques centaines de millions d’années après le Big-Bang et dernièrement le télescope a repéré l’étoile la plus lointaine jamais identifiée. Il s’agit d’une supergéante bleue surnommée Icare, qui est située à 9,3 milliards années-lumière de la Terre. L’engin s’est aussi penché sur la nature de l’énigmatique matière noire ainsi que sur la mystérieuse énergie sombre qui booste l’expansion de l’Univers.

En attente de la relève

Aujourd’hui encore, Hubble continue contribue fortement à la science en révélant de nouvelles merveilles cosmiques et en aidant à répondre aux principales questions de l’astronomie. Malgré ses innombrables succès, il commence quand même à se faire vieux… Plusieurs avaries ont ainsi marqué les dernières années du télescope qui a connu successivement une panne d’une de ses caméras ainsi que de ses gyroscopes, un équipement nécessaire à la stabilisation de l’engin et à sa visée des astres à observer. Il faut dire que Hubble n’est plus entretenu depuis 2009, date de la dernière mission humaine vers le télescope.

Aujourd’hui, le vénérable télescope fonctionne au mieux de ses capacités, mais d’autres pannes peuvent survenir à tout moment et dans quelques mois ou années il sera définitivement hors service. Son successeur, le James Webb Telescope, qui sera 100 fois plus puissant, a pris des années de retard dans son développement : il devrait être lancé en mars 2021, selon le dernier calendrier de l’agence spatiale américaine qui risque d’être encore une fois revu d’ici quelques semaines. En attendant, la Nasa croise les doigts pour qu’Hubble tienne encore quelques mois ou années…

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« Tianwen » est le nom de la future première mission chinoise d’exploration de Mars

 

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L’agence spatiale chinoise a dévoilé le nom que sa première mission d’exploration de la planète Mars, Tianwen-1, dont le lancement est prévu cette année, a rapporté l’agence de presse officielle Chine Nouvelle vendredi, au jour du 50e anniversaire du lancement du premier satellite chinois.

Le nom de la mission, Tianwen (Questions au Ciel), est tiré d’un poème de Qu Yuan dans lequel celui-ci soulève des questions sur les étoiles et d’autres corps célestes.

Un enjeu stratégique de prestige international

La Chine est devenue en 2003 le troisième pays à envoyer un homme dans l’espace à bord d’une fusée fabriquée par ses soins, après l’ancienne Union soviétique et les États-Unis, avant de réussir dix ans plus tard son premier alunissage.

La deuxième puissance économique mondiale ambitionne de devenir également une véritable puissance spatiale d’ici 2030.

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En trente ans, le télescope Hubble « nous a ouvert les yeux vers nos origines »

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  • Il y a trente ans, le télescope spatial Hubble était lancé.
  • Après quelques couacs au démarrage, il est à l’origine de nombreuses découvertes en astrophysique et a inspiré de nombreux astronomes en herbe.
  • La Cité de l’espace permettra de revivre cet anniversaire lors d’un événement 100 % digital, histoire de s’évader pendant le confinement.

Il y a trente ans, le télescope Hubble embarquait dans la soute de la navette Discovery, direction l’espace, à 600 km au-dessus du plancher des vaches. Pour nombre d’astrophysiciens, ce nouvel instrument était plein de promesses, une révolution même qui a permis de voir aux confins de l’Univers, de découvrir la galaxie la plus lointaine jamais observée, à 13,4 milliards années-lumière.

« Des découvertes majeures », pour Thierry Contini, directeur de recherche au CNRS. Pour lui qui étudie les galaxies naissantes, les milliards d’étoiles qui les composent comme la Voie lactée, Hubble est une source inépuisable d’informations. Ce vendredi, ce scientifique partagera ses connaissances sur les aventures du télescope lors d’un événement 100 % digital organisé par la Cite de l’espace et l’association d’astronomie  Ups in Space de 13 heures à 23 heures, sur les réseaux sociaux. Un moyen de s’évader en plein confinement et de montrer le rôle de la recherche fondamentale.

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